Bonjour chères lectrices, chers lecteurs,
Les mots familiers recèlent des secrets, on ne prête pas attention à leur construction, leur sonorité est le seul indice qui fait encore écho au passé. Astore qui veut dire autour des palombes en occitan, italien et basque, est un nom d’oiseau qui nous invite à la réflexion. Tout d’abord, l’oiseau autour, ce rapace qui fut le compagnon de la noblesse médiévale. L’art de la fauconnerie, dresser un oiseau de proie et chasser grâce à lui, l’homme et l’animal dans une relation unique. L’autour se distingue par sa capacité d’accélération, son nom latin accipiter partage une forme commune avec accélération. Astore contient aussi la notion de vitesse, bien que cela soit moins évident au premier abord.
Comment faut-il écouter ? Pour s’approcher du sens authentique d’Astore.
Déjà, prononcer à haute voix ce nom d’oiseau ! Alors se propulse avec énergie son expiration. Chaque serrure a une clef, est celle de ce nom, tient en ces deux consonnes ST, ces deux consommes que l’on retrouve dans fast en anglais. L’observation du monde animale dialogue avec la génèse de notre langage. En vieux français, le mot ouste était la signification d’un mouvement rapide, un blast lui évoque le souffle soudain d’une explosion, en ukrainien autour se dit jastrub et il partage avec le basque cette racine commune. Peut-être des indices clairs sur cette langue originelle, l’indo-européen. Au vu de ces premiers éléments : Astore n’est pas un simple mot , c’est la conjonction du fond et de la forme, le sens sémantique et la sonorité. Prononcer Astore, c’est expérimenter la vitesse, la ressentir. Cette introduction sur l’étymologie est importante, elle invite à écouter avec subtilité. Approfondir un sujet, avancer, tâtonner et se questionner sont des moyens pour élargir notre champs de vision. C’est sur le chemin de la recherche, que la magazine Astore, vous tend la main, chères lectrices, chers lecteurs. Souvent les questions seront plus nombreuses, que les réponses et les doutes seront notre boussole. Notre monde moderne éclaire artificiellement nos vies. Jadis, l’obscurité totale, pour rallier un village la nuit, entouré de forêts, pouvait nourrir nos superstitions. Cependant les éclairages urbains et leur aura froide, ne semblent pas avoir dissipé les fantômes du passé. Les flux incessants d’informations nous permettent simplement d’oublier plus vite. De nombreuses réalités voilées, pour autant, continuent à se diffuser, sans bruit. Chères lectrices, chers lecteurs avançons ensemble dans la pénombre, une lanterne comme compagnon.
Ari Abihssira
